
CRDA : ON CONTINUE !!!
Nous voilà privés d’une partie de notre liberté de déplacement.
Nous voilà dans l’impossibilité d’aller, comme presque tous les jours, travailler à la prochaine exposition du 75ème anniversaire de la Libération, peaufiner les dossiers de demandes de subventions, fignoler les animations d’été, accueillir les élèves des écoles d’Arles, et ceux des collèges qui préparent le Concours National de la Résistance et de la Déportation …
Baisser les bras, ce n’est pas vraiment « le genre de la maison » : si c’était le cas, l’association n’aurait pas traversé toutes ces années pour rester ce qu’elle est : la « petite voix qui dit non » à l’oubli des atrocités commises au nom de l’idéologie nazie, et qui s’applique à se donner les moyens les plus efficaces possible pour tenir les Serments de la Libération.
Quand nous avons décidé de donner la priorité aux outils actuels de communication pour servir nos valeurs, nous ne pensions pas en arriver là : les réunions de bureau se font par téléconférence, notre chargée de mission « télétravaille » , et nous préparons une exposition avec la Ville de Fontvieille à partir des photos numériques des objets des collections !

LE « SANG NEUF » …
Les étudiants de nos deux partenaires universitaires, l’IUT et l’IUP, ont achevé leurs « projets tutorés » : longue serait la liste des apports qui vont découler de leur travail ! C’est surtout le site Internet qui en bénéficiera. Par exemple avec un « web-documentaire » facilitant l’accès numérique à la visite des Lieux de Mémoire d’Arles et la réalisation d’une « application » dédiée, accessible au grand public.
Une réorientation aussi vers plus de supports pédagogiques, plus d’accessibilité aux témoignages, aux documents …
L’une comme l’autre institution « en redemandent » pour l’an prochain : la jeunesse, le contact direct avec celles et ceux dont le métier sera de faire vivre la culture, de maitriser les outils numériques, que d’énergies positives pour notre CRDA !

L’APRÈS …
Toujours au rang des perspectives, la « Rentrée en Images » des « Rencontres de la Photographie » se profile à l’horizon de septembre.
On a évoqué la naissance d’un certain Adolf Zywux, un anti-personnage purement imaginaire qui prêterait son concours au décryptage des « fake news », en lien direct avec l’étude des propagandes vichystes et nazies.
Histoire et personnages fictifs… Blitz Wolf, le loup de Tex Avery !
Enfin, pour toujours regarder dans le sens de l’espoir, le CRDA programmera un événement festif aussitôt que les circonstances le permettront : on l’espère pour le début de l’année scolaire 2020 / 2021.
Nous ne célébrerons pas la « victoire » sur le COVID. Ni une « Libération ».
« Les gens » seront invités à découvrir que le confinement a permis des expressions, des créations, des réflexions auxquelles on ne s’attendait pas forcément. Des expressions nées d’une restriction dans nos conditions de vie. Toutes proportions gardées : comparons ce qui est comparable.
« NOUS SOMMES EN GUERRE ... »
Cette affirmation, six fois martelée sur un ton à la fois solennel et dramatique par le Président de la République, ces allusions à l’Armée « des » -pardon, Monsieur le Ministre- « de » l’ombre, ce vocabulaire militaire, toute cette communication sonne curieusement aux oreilles des Passeurs de Mémoire que nous sommes, nous, l’équipe du Centre Résistance et Déportation d’Arles et Pays d’Arles…
Oui, le virus COVID contamine notre monde avec des morts, des malades, de la peur…. et l’Humanité entière lutte contre ce prédateur commun. Mais la guerre… Qu’est-ce réellement que la guerre ?
Et que fut réellement celle dont nous voulons maintenir la Mémoire par nos actions ? Peut-on comparer ?
Des humains avaient été aveuglés de haine contre d’autre humains, n’ayant plus en tête que de les asservir.
La mort. C’était le prix de la Liberté, pour ceux qui avaient choisi de combattre.
La mort d’une Résistante, d’un Maquisard, c’étaient la faim, le froid, c’étaient les coups, c’étaient ces morceaux d’acier brûlant qui déchirent le corps, c’étaient ces armes toujours plus meurtrières, créées pour tuer, tuer, tuer encore.

Liberté, peut-on lire depuis plus de deux siècles au fronton de nos édifices publics.
Ce que nous vivons, c’est une lutte contre un agent naturel ( pas de complotisme !) qui menace l’humanité. L’adversaire – pas l’ennemi – n’est pas une idéologie perverse et nuisible. C’est un phénomène biologique.
On peut légitimement se demander si une vraie connaissance et une analyse objective de la situation que nos ainés ont connue entre 1940 et 1945 n’aideraient pas à remettre la valeur des mots à sa place.
Quand le spectre du « marché noir » rode sur les angoisses, cette connaissance n’aiderait-elle pas à relativiser la terreur du manque de papier hygiénique ?
N’aiderait-elle pas à prendre conscience que ce masque protège autant notre frère humain de notre contamination qu’il nous protège nous-même de la sienne ?
Fraternité, peut-on lire depuis plus de deux siècles au fronton de nos édifices publics.
Et pourtant, de tristes relents des aspect les plus vils de la nature humaine refont surface.
On dénonce un voisin qui sort trop, on veut éloigner celle qui risque sa vie pour en sauver d’autres…
« MAIS UN JOUR DE NOTRE VIE, LE PRINTEMPS REFLEURIRA ».
Qui en 1942 aurait eu cette certitude, quand l’ennemi était l’immonde idéologie de la croix gammée, de l’insigne des « totenkopf » qui poussaient femmes, vieillards et enfants dans les chambres à gaz, de la Gestapo qui torturait et déportait tout ce qui résiste ?
Aujourd’hui, on sait bien qu’in fine, la science triomphera. Personne n’en doute. Cependant …
Quand notre planète malade du COVID aura émergé, saura-t-elle se guérir de la pathologie de mondialisation et de profit à outrance qu’elle a elle-même laissé la ronger, comme un cancer ronge un organisme humain, s’en nourrissant jusqu’à le tuer ???
« Entre ici, Jean Moulin !!! »
Les mesures sanitaires de confinement nous laissent un peu plus de temps que d’habitude pour rouvrir nos livres, fussent-ils devenus les écrans de nos ordinateurs, de nos « tablettes », de nos « smartphones ».

L’heure n’a-t-elle pas sonné de relire ce programme du CNR, dans ses « Mesures à appliquer dès la libération du territoire », et surtout, de les mettre en pratique ?
Prenez soin de vous !!!
Michel Castellano
Président du CRDA
Pour en savoir plus sur le Conseil National de la Résistance…
Le site du CIDEM et le site du Réseau Canopé
Voir La Lettre du CRDA d’avril 2020 en version PDF imprimable
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