26 avril 2020 : la Journée Nationale du Souvenir des Victimes et Héros de la Déportation

La Mémoire doit rester vivante.

Printemps 1945. En Europe, la Seconde Guerre mondiale va bientôt se terminer par une défaite totale de l’ Allemagne nazie . La libération des camps de concentration et d’extermination mis en place par le troisième Reich est proche. Pourtant, la moitié de celles et ceux qui ont jusque-là survécu à la Déportation ne connaîtra pas le retour à la Liberté.

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« Survivre encore un jour, une heure, obstinément… »  (Photo extraite de l’ouvrage « la Déportation » / Éditions FNDIRP)

Beaucoup perdront la vie dans les tentatives d’évacuation des camps organisées par un régime hitlérien à l’agonie, les terribles « marches de la mort ». Les SS abattront impitoyablement qui  est trop faible pour suivre le rythme. Les brutalités, l’hypothermie, l’inanition, l’épuisement feront aussi des victimes sans nombre.

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Le Triangle Rouge porté par les Déportés Résistants et Politiques. Ici, celui de Jeanne, Déportée Résistante.  (Collection CRDA)

75 ans ont passé. Chaque année, le dernier dimanche d’avril, on honore, partout en France,  le Souvenir de toutes les victimes de la Déportation dans les camps de concentration et d’extermination nazis. « Pour qu’un jour les enfants sachent qui vous étiez »…

Mais en 2020, les évènements en ont décidé autrement : la pandémie de Covid-19 a entraîné l’annulation de beaucoup des cérémonies commémoratives prévues.

La Mémoire doit rester vivante. Plus que jamais, dans les circonstances actuelles, il convient de diffuser le message rédigé par les Associations mémorielles :

 Journée nationale du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation

Dimanche 26 avril 2020

Il y a soixante-quinze ans, au printemps 1945, plus de 700 000 hommes, femmes et enfants étaient regroupés dans ce qui restait de l’univers concentrationnaire et génocidaire nazi à l’agonie.

La moitié d’entre eux devait encore périr, notamment dans les marches de la mort, avant que les armées alliées, dans leur progression, n’ouvrent enfin les portes des camps sur une insoutenable vision d’horreur.

Les survivants de ce drame du genre humain, par leur esprit de résistance, leur volonté et leur profond attachement à préserver leur dignité, ont surmonté des conditions inhumaines malgré la présence et la menace permanentes de la mort.

Le 1er octobre 1946 s’achevait le procès de Nuremberg qui fondait la notion de « crime contre l’humanité » et posait les bases du droit pénal international.

De tout cela, rien ne doit être oublié…

Et pourtant, si les déportés ont su montrer dans les pires circonstances que la résistance face au crime demeurait toujours possible, leur persévérance à témoigner partout et auprès de tous ne suffit pas à faire disparaître la haine, le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme et le rejet des différences.

Combattre sans relâche les idéologies qui affaiblissent notre modèle républicain et prônent le retour à l’obscurantisme et au fanatisme, promouvoir la tolérance, investir dans l’éducation morale et civique des jeunes générations…

C’est le message des déportés, qui veulent faire de la journée nationale du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation, une journée d’hommage, de recueillement, et plus encore, d’engagement personnel.

La période dramatique de la déportation rappelle en effet cruellement que les êtres humains sont responsables de l’avenir qu’ils préparent à leurs enfants, et qu’ils partagent une même communauté de destin.

Ce message a été rédigé conjointement par :

  • La Fédération Nationale des Déportés, Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP)
  • La Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) et les Associations de Mémoire des camps nazis
  • L’Union Nationale des Associations de Déportés, Internés, de la Résistance et Familles (UNADIF-FNDIR)
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Plaque apposée au-dessus des cachots de la Cour des Podestats, à Arles ( Ph. P. Castellano / CRDA)

La Mémoire doit rester vivante. A Arles, le Centre Résistance Déportation Arles et Pays d’Arles s’y emploie chaque jour. En cette année 2020, des moments forts étaient prévus à l’occasion de cette  journée nationale du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation, notamment :

  • Une importante exposition sur la Libération des Camps de concentration et d’extermination.
  • Une lecture théâtralisée avec la Compagnie Golem Théâtre , à partir du texte de Françoise Frenkel « Rien où poser sa tête ». (Le CRDA dispose, dans ses collections, d’un original de ce texte dont la présentation au public était envisagée).

Malgré la crise sanitaire, l’Équipe du CRDA reste très mobilisée et a déjà prévu le report de ces évènements à une date ultérieure,  aussi proche que possible.

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Écouter l’interview de Michel Castellano, Président du CRDA, sur Soleil FM

 

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Plaque commémorative dans le hall de la Mairie d’Arles  (Photo P. Castellano / CRDA)

Arles a payé un lourd tribut à la Seconde Guerre Mondiale et la Déportation… Partout dans la ville, les marques du passé, les noms des rues, les plaques commémoratives, les noms associés à des édifices nous le rappellent au quotidien.

« La Journée Nationale du Souvenir des Victimes de la Déportation honore la mémoire de tous les Déportés sans distinction et rend hommage à leur sacrifice », nous disent les textes officiels.

S’associant sans réserve à cette commémoration, le CRDA souhaite évoquer plus particulièrement celles et ceux qui, à Arles et dans le Pays d’Arles, ont connu l’enfer concentrationnaire.

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« Mais un jour, dans notre vie, le printemps refleurira ! » Retour à Arles, retour à la Liberté…
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50 ans plus tard, le combat continue inlassablement. Une imposante exposition organisée dans le hall de la Mairie d’Arles sera l’un des actes fondateurs de l’Association pour un Musée de la Résistance et de la Déportation d’Arles et du Pays d’Arles, qui deviendra, par la suite, le CRDA. (Photo collection CRDA)

Il serait bien difficile d’ évoquer, de manière exhaustive, le parcours de toutes les Arlésiennes et tous les Arlésiens qui ont souffert du système concentrationnaire nazi. Chaque vécu personnel est si complexe, si proche et si différent à la fois…

Au travers de quelques biographies et quelques extraits de témoignages, qu’il soit rendu hommage à toutes les victimes du nazisme, à Arles et dans le Monde.

« Le mouvement indomptable de la vie me tira de plus en plus loin de chez moi, des miens, de mon pays, mais jamais de mes idées. »  (Augustin Garcia Nuviala, Déporté arlésien).

Pour accéder aux textes relatifs à chaque Déportée ou Déporté, cliquez simplement sur son nom…

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Joseph Imbert

 

Charles Barontini

Charles Barontini

 

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Colette Laffineur

 

Auguste Justamond

Auguste Justamond

 

Roger REBOUL

Roger Reboul

 

Micheline Méjean

Micheline Méjean

 

Augustin Garcia

Augustin Garcia

 

L’ensemble des documents provient des archives du CRDA. Les biographies de Joseph Imbert, Charles Barontini, Augustin Garcia et Micheline Méjean ont été réunies dans un document unique rédigé par Marion Jeux et Nicolas Koukas.

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